Gironde : le maire de Bourg au tribunal face à un policier municipal
Le conflit entre les deux hommes dure depuis plus d’un an. © Crédit photo : Illustration Xavier Léoty
Par Emma Gouaille – blaye@sudouest.fr
Publié le 03/09/2021 à 19h36
Mis à jour le 03/09/2021 à 20h24
Le syndicat des policiers municipaux accuse Pierre Joly d’enfreindre la loi vis-à-vis d’un agent. Des procédures sont en cours
Le conflit remonte aux élections municipales de l’année dernière. Le maire de Bourg, Pierre Joly, reproche au policier municipal d’avoir communiqué des informations confidentielles à l’un de ses opposants et il décide de lui décerner un avertissement.
Le maire de Bourg plaide sa bonne foi.
Archives Jérôme Jamet
Depuis cette sanction, la situation n’a fait que s’envenimer. D’un côté, l’agent seul en poste, soutenu par le syndicat des policiers municipaux (USPPM). De l’autre, le maire, qui se dit « harcelé » par les différentes procédures lancées par l’organisation. La justice administrative doit statuer sur la sanction prise par le maire.
Le policier municipal lui reproche aussi d’avoir mis fin à son bail. L’agent occupe un logement communal, qui n’est pas un logement de fonction, selon le maire. L’appartement aurait vocation à servir pour des projets liés à la Maison de santé.
Dialogue rompu
Pierre Joly assure que l’agent de police municipale dispose de tous les équipements nécessaires. Ce n’est pas l’avis de l’USPPM, qui a décelé plusieurs manquements. Le syndicat évoque l’absence de carte professionnelle, dont doit obligatoirement être doté un policier municipal. Le véhicule de service, non sérigraphié, fait aussi l’objet d’un recours devant le tribunal administratif.
La mairie n’aurait pas produit non plus de fiche de sécurité, pourtant obligatoire. Le maire affirme : « Nous nous sommes engagés dans la réalisation d’un document unique d’évaluation des risques professionnels. »
Le dernier désaccord concerne des carnets à souches de contraventions. Le maire aurait demandé au policier de les remettre à des fonctionnaires non habilités. L’agent a informé le ministère public de cette demande, ce qui aurait entraîné un entretien tendu entre les deux hommes. Dans la foulée, le policier aurait été pris d’un malaise, il est actuellement en arrêt de travail.
Pierre Joly précise que « c’est la première sanction disciplinaire en huit ans de mandat ». Il affirme que le système fonctionne tant que le dialogue est maintenu, ce qui ne semble définitivement plus être le cas entre l’agent et l’édile.